L’IRASCIBLE N° 11 PROCÈS ET MÉMOIRE(S) DES CRIMES DE MASSE Éditions Campus Ouvert 302 pages – 29,50 € Avec les contributions de Bernadette Aubert, Jérôme Bossan, Amane Gogorza, Luis-Miguel Gutiérrez, Élisabeth Joly-Sibuet, Pierre Jouette, Philippe Lagrange, Sandrine Lefranc, Rafaëlle Maison, Kevin Mariat, Michel Massé, Manuel-Reyes Mate Ruperez, Stéphane Michonneau, Alexandre Nugues-Bourchat, Clàudia Perrone Moisès, Xavier Pin, Damien Scalia, Émilie Sibelle. Ce dernier numéro de l’Irascible intitulé « Procès et mémoire(s) des crimes de masse » accueille les actes de trois colloques coorganisés en 2023 par les Universités de Poitiers et de Lyon III et la Maison d’Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés, aboutissement d’un séminaire de recherche qui s’est déroulé à la Maison d’Izieu durant plusieurs années. Les différentes contributions portent sur les enjeux des procès engagés à la suite des crimes les plus abominables qui soient (crimes de guerre, crimes contre l’Humanité, génocides ou crimes d’agression) et, plus particulièrement, sur leur rôle dans la construction mémorielle de ces crimes. Les questions soulevées sont nombreuses : Faut-il des procès ? Et si oui, qui faut-il juger ? Devant quel tribunal ? Ces procès servent-ils la justice et la lutte contre l’impunité ? Servent-ils plutôt la vérité, les vérités ou plus étroitement une vérité judiciaire ? Servent-ils la mémoire ou les mémoires de ces crimes ? De quelle mémoire s’agit-il ? Que se passe-t-il lorsque le procès n’a pas lieu ? Les lectrices et lecteurs découvriront que les réponses sont nuancées suivant les époques, les lieux, les crimes commis et les populations touchées, mais qu’à un moment ou à un autre, le besoin de procès se fait toujours sentir. Et si ces procès ne sont pas empêchés par la volonté politique, l’amnistie, la prescription ou la mort des criminels, ils produisent des effets. Certes, ils ne peuvent qu’imparfaitement faire œuvre de justice ou de juridiction, compte tenu de l’ampleur des crimes commis ; mais ils font toujours, peu ou prou, œuvre de véridiction car ils sont des lieux où des vérités sont dites. De ce dernier point de vue, les procès des crimes de masse n’ont pas tous la même portée, selon qu’ils ont lieu juste après les faits ou longtemps après, en présence ou non des victimes, devant des juridictions nationales ou internationales, dans le cadre d’un processus de justice transitionnelle ou non, mais ces procès sont toujours des marqueurs, des symboles, des moments historiques et peuvent, pour cette raison, constituer des jalons ou des relais de la Mémoire. Liens utiles : https://editionscampusouvert.fr/ https://iscrim.labo.univ-poitiers.fr/ https://elj.univ-lyon3.fr/