Séminaire de recherche LADEC – Maison d’Izieu
Regards interdisciplinaires sur les crimes de masse – Anthropologie, Droit et Histoire

« La place de l’enfance dans la guerre : subjectivité et expérience armée » –  Séance n°6

Vendredi 21 mars de 14h00 à 17h00

Pour la 6e séance de ce séminaire de recherche, Mathilde Philip sera l’invitée de l’équipe LADEC de l’Université Lyon 2/Maison d’Izieu. En écho à son livre « Peut-on juger Poutine ?« , elle interviendra sur la question « Vladimir Poutine sera-t-il vraiment jugé pour les crimes commis sur les enfants Ukrainiens ? »


Propos de la séance

Les enfants sont particulièrement protégés par le droit international humanitaire, et pourtant, ils continuent d’être ciblés dans les guerres modernes. Frappes contre des hôpitaux pédiatriques, déportations, adoptions forcées, viols, etc. En Ukraine, les preuves s’accumulent de crimes délibérés contre cette catégorie de personnes particulièrement vulnérables, de la plus petite enfance à l’adolescence.

Bien qu’il existe de nombreux obstacles au jugement d’un chef d’État, notamment lorsque le pays qu’il dirige est l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, en quoi le cas Poutine est-il différent ? Quels sont les éléments laissant penser qu’il pourrait être jugé ? Et pourquoi la première charge retenue contre lui devant la CPI est-elle précisément un crime contre les enfants ?


Inscription visio/live

Ce séminaire est filmé et retransmis en direct.

Si vous souhaitez le suivre, il vous suffit d’en faire la demande : page d’inscription.

Séance du 21 mars, de 14h à 17h

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Vous pouvez accéder au replay des précédentes séances sur la page dédiée au séminaire de recherche : La place de l’enfance dans la guerre

Peut-on juger Poutine ? – Mathilde Philip

Éditions Albin Michel

Dans le livre « Peut-on juger Poutine ? », une mère ukrainienne dont la petite fille a subi l’horreur absolue se demande pourquoi le Chef d’État russe pourrait être jugé, alors même que ce n’est pas lui mais un simple soldat qui a perpétré le crime contre son enfant.

L’ouvrage répond à cette question en mettant en récit les grands principes qui sous-tendent le droit pénal international, les grandes étapes de sa construction et les finalités de la justice pour les crimes internationaux, sans omettre les critiques qui visent les juridictions pénales internationales, en particulier la Cour pénale internationale.

Destiné à quiconque souhaite, sans avoir nécessairement une formation juridique, se faire une opinion sur la responsabilité pénale individuelle de Vladimir Poutine et des hommes et femmes de pouvoir – en Russie, en Biélorussie, ou ailleurs –, il entend montrer pourquoi il faut juger les responsables du crime d’agression de 2022 contre l’Ukraine, alors même que de précédents crimes d’agression, tout aussi illégaux, ne l’ont pas été. Il permet de montrer que de la justice pour les crimes internationaux commis en Ukraine dépend aussi la paix mondiale de demain.

 

Professeure de droit public à l’Université Lyon 3, Mathilde Philip-Gay s’est mobilisée avec Philippe Sands, Gordon Brown et de nombreux universitaires ou anciens dirigeants politiques en faveur de la création d’un tribunal pénal international spécial pour juger ce crime d’agression, l’un des quatre crimes internationaux qui, en raison de leur gravité, peuvent entrainer des poursuites contre les plus hauts dirigeants. Elle participe actuellement au groupe d’experts internationaux qui, sous le patronage de la présidence ukrainienne, travaillent sur la justice en Ukraine.

« Un plaidoyer de droit international qui se lit comme un thriller » (Patricia Loison, France info)
« Un livre remarquable, bien écrit, intelligent » (Olivier Bot, la tribune de Genève)
« Dans un livre éclairant, Mathilde Philip-Gay explique par quel mécanisme la justice internationale envisage de poursuivre l’homme du Kremlin. Un passionnant petit livre » (Julie Clarini, L’Obs)
« Passionnant et pas du tout jargonneux. On réfléchit beaucoup à la lecture de ce livre » (Fabienne Sintes, France inter).

Le projet global « Regards interdisciplinaires sur les crimes de masse – Anthropologie, Droit et Histoire »

Massacre, crime de guerre, crime contre l’humanité, génocide… autant de termes qui sont devenus objets du droit après la Seconde Guerre mondiale. La césure historique qu’a constitué cet événement est notamment signifiée par deux rejets fondamentaux : 1) la disqualification définitive de la raciologie et du classement hiérarchique des groupes humains, 2) la condamnation universelle de l’entreprise coloniale.

Ces nouveaux objets du droit ont principalement été formés sur la base des décisions judiciaires des procès des crimes de masse commis par l’Allemagne nazie. Ces instructions créent un nouveau cadre juridique, qui se donne pour ambition d’ouvrir une ère où l’élaboration de différentes convention et traités sont sensés contribuer à la domestication et à la maîtrise de la violence pour qu’elle ne devienne pas extrême. Néanmoins les grandes puissances se sont souvent abstenues de les ratifier afin de ne pas en subir les conséquences.

Depuis lors, les définitions données à ces qualifications juridiques sont en constante évolution. Les conflits et rapports de force contemporains nécessitent d’être pris en compte. Ces situations nouvelles impactent non seulement la perception des violences contemporaines mais elles contribuent aussi à reconsidérer celles du passé, remodelant ainsi les catégories. Certaines violences jugées désormais « extrêmes » sont mises hors la loi et comme telles, durement sanctionnables.

 

Qu’est-ce que le LADEC ? 

Le LADEC est la seule Unité de Recherche en anthropologie en Auvergne-Rhône-Alpes. Les recherches s’organisent autour de 2 pôles :

  •  « Mondes défaits/Mondes refaits » qui traite des situations de violences, de menaces et de transition incertaines, mais également aux processus de reconstruction, de production de savoirs et d’utopies.
  • « Natures incertaines, frontières du vivant » qui étudie les rapports des humains à leur environnement ou à la santé.

Ce séminaire s’inscrit dans les recherches du premier pôle. Il est né d’interrogations et problématiques issues des échanges entre le LADEC et la Maison d’Izieu.