Séminaire de recherche LADEC – Maison d’Izieu
Regards interdisciplinaires sur les crimes de masse – Anthropologie, Droit et Histoire

« La place de l’enfance dans la guerre : subjectivité et expérience armée »

Vendredi 18 octobre 2024 de 14h00 à 17h00

La Maison d’Izieu et le Laboratoire d’anthropologie des enjeux contemporains, ou LADEC, se réunissent pour proposer un séminaire de recherche pluridisciplinaires sur plusieurs années.

Dans son roman autobiographique publié en 1994, André Frossard déclarait que « Dans les guerres, ce ne sont peut-être pas les enfants que l’on vise, mais c’est eux que l’on tue. » Partant de cette citation, la première année (2024-2025) sera plus particulièrement consacrée à l’enfance et explorera principalement les perceptions que notre époque propose des massacres présents et passés (crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocides…).

Durant six séances, les intervenants entendent apporter un éclairage par leur expertise dans différentes disciplines afin de fournir des éléments de réponse à ces questionnements : Dans quelles mesures l’expérience de la guerre transforme-t-elle l’expérience de l’enfance? Quelle place occupe l’enfance dans la guerre? Comment en rendre compte d’un point de vue historique, mais aussi anthropologique, juridique, médiatique ou encore mémoriel? Car comment articuler le devoir de mémoire et le droit à l’oubli des enfants qui, pris dans la guerre, sont toujours victimes, tout en pouvant être soldat?

Cette réflexion sur les effets de l’exercice de la guerre sur l’enfance mènera à une table ronde en mai 2025 à la Maison d’Izieu.

 

Les intervenants de la séance inaugurale du 18 octobre 2024

  • Tiphaine Duriez, maîtresse de conférence à l’Université Lyon II/LADEC
  • Dejan Dimitrijevic, maître de conférences à l’Université Lyon II/LADEC,
  • Alexandre Nugues Bourchat, directeur de la Maison d’Izieu,
  • Laurie Braisaz, chargée de recherches et d’éducation à la Maison d’Izieu.

 

Inscription visio/live

Ce séminaire est filmé et retransmis en direct.

Si vous souhaitez le suivre, il vous suffit d’en faire la demande : formulaire de demande d’accès.
Veillez à bien demander votre accès au plus tard la veille du séminaire.
Vous recevrez un e-mail avec le lien de visionnage dans la matinée précédant le séminaire.

Séance inaugurale du 18 octobre, de 14h à 17h

S’INSCRIRE à la VISIO

 

Le projet global « Regards interdisciplinaires sur les crimes de masse – Anthropologie, Droit et Histoire »

Massacre, crime de guerre, crime contre l’humanité, génocide… autant de termes qui sont devenus objets du droit après la Seconde Guerre mondiale. La césure historique qu’a constitué cet événement est notamment signifiée par deux rejets fondamentaux : 1) la disqualification définitive de la raciologie et du classement hiérarchique des groupes humains, 2) la condamnation universelle de l’entreprise coloniale.

Ces nouveaux objets du droit ont principalement été formés sur la base des décisions judiciaires des procès des crimes de masse commis par l’Allemagne nazie. Ces instructions créent un nouveau cadre juridique, qui se donne pour ambition d’ouvrir une ère où l’élaboration de différentes convention et traités sont sensés contribuer à la domestication et à la maîtrise de la violence pour qu’elle ne devienne pas extrême. Néanmoins les grandes puissances se sont souvent abstenues de les ratifier afin de ne pas en subir les conséquences.

Depuis lors, les définitions données à ces qualifications juridiques sont en constante évolution. Les conflits et rapports de force contemporains nécessitent d’être pris en compte. Ces situations nouvelles impactent non seulement la perception des violences contemporaines mais elles contribuent aussi à reconsidérer celles du passé, remodelant ainsi les catégories. Certaines violences jugées désormais « extrêmes » sont mises hors la loi et comme telles, durement sanctionnables.

 

Qu’est-ce que le LADEC ? 

Le LADEC est la seule Unité de Recherche en anthropologie en Auvergne-Rhône-Alpes. Les recherches s’organisent autour de 2 pôles :

  •  « Mondes défaits/Mondes refaits » qui traite des situations de violences, de menaces et de transition incertaines, mais également aux processus de reconstruction, de production de savoirs et d’utopies.
  • « Natures incertaines, frontières du vivant » qui étudie les rapports des humains à leur environnement ou à la santé.

Ce séminaire s’inscrit dans les recherches du premier pôle. Il est né d’interrogations et problématiques issues des échanges entre le LADEC et la Maison d’Izieu.